Le gouvernement doit annoncer aujourd’hui les mesures qu’il compte prendre pour relancer la production de logements.

Il est vrai que tous les signaux sont au rouge et que tous les acteurs du secteur tirent la sonnette d’alarme. Le Conseil national de la refondation dédié au logement était censé définir des propositions nouvelles à même de sortir de la crise.

Au vu des premières annonces d’ores et déjà publiées, il n’en est rien. Le décalage est énorme entre l’ampleur du problème et les mesures proposées. Il révèle un cruel manque d’ambition.

Le gouvernement va réussir l’exploit de ne satisfaire aucun des acteurs du secteur : ni le monde HLM, ni le secteur de la promotion et de la construction, pas davantage que les associations de mal-logés.

Or, la France fait face à une crise du logement inédite depuis l’après-Guerre.

Le nombre de ménages en attente d’un logement social n’a jamais été aussi élevé (2,42 millions), celui des personnes sans domicile a grimpé à 330.000 et l’accès à la propriété pour les classes moyennes n’a jamais été aussi faible et inégalitaire socialement.

Face à cette maxi-crise, le gouvernement propose un mini-plan

Le gouvernement annonce la fin du Pinel, niche fiscale qui profite aux propriétaires investisseurs. Le Parti communiste français, qui avait dénoncé cette gabegie budgétaire à maintes reprises, ne peut qu’y souscrire. Il est pour le moins étonnant, sinon regrettable, que ces crédits ainsi économisés ne soient aucunement redéployés vers le logement social. Le gouvernement aurait en effet pu en profiter pour mettre fin à la RLS, cette ponction de l’État d’1,3 milliard d’euros dans les caisses des bailleurs sociaux. Il n’en est rien. Il se contente de mesures visant à faciliter l’accès aux prêts pour les bailleurs sociaux.

Chacun aura compris que derrière ce plan se cache, en réalité, un objectif de réduction budgétaire qui vise plutôt à satisfaire Standard and Poor’s que la classe moyenne et les plus pauvres.

Le Parti communiste propose, à l’inverse, de rendre enfin le droit au logement effectif

  • Cela suppose la construction de 200 000 logements sociaux par an (et non plus 80 000) ;
  • La rénovation thermique de 700 000 logements chaque année (et non plus 200 000).

Un tel effort peut aisément être financé. Nous proposons aux Françaises et Français trois propositions de recettes :

  • Une augmentation des droits de mutations pour les biens supérieurs à 1 million d’euros
  • La multiplication par 4 de la taxe sur les logements vacant
  • La révision de la fiscalité des meublés touristiques de type Airbnb.

Ian Brossat, porte-parole du PCF